1- Le gardien de phare – en polonais Latarnic – est une nouvelle d’Henryk Sienkiewicz. Elle raconte comment un gardien de phare polonais, en poste au large de Panama, se trouve bouleversé par la lecture d’un livre trouvé dans le ravitaillement. La langue polonaise et l’évocation de sa lointaine patrie le plongent dans une intense méditation qui lui fera oublier le temps…et son devoir d’allumer le phare dont il a la responsabilité. Un bateau s’écrasera alors sur les récifs.
2 – L’Apatride. Tous ceux qui ont connu cette situation savent qu’elle est difficile à vivre, car elle porte en elle de multiples résonances fondées sur l’éloignement, la nostalgie, l’épreuve, l’inquiétude et l’espérance.
3 – La dernière valse de Madame de … Le film de Max Ophuls est une adaptation à l’écran d’un roman de Louise de Vilmorin. C’est l’histoire d’une passion amoureuse, dans leParis de l’année 1900. Une scène cruciale montre le couple illégitime, seul en train de danser dans le salon d’un hôtel luxueux, alors que les musiciens de l’orchestre quittent la salle les uns après les autres, à cause de l’heure tardive. Cette scène m’a inspiré cette mélodie.
4 – Le Possédé. Jean-François Jenny-Clark était un contrebassiste de génie et un homme d’une grande noblesse. Sa disparition en 1998 a étté cruellement ressentie par toute la communauté musicale, aussi bien en France qu’à travers le monde. Cette mélodie lui est dédiée.
5 – Au coeur des ténèbres. Cet ouvrage hautement symbolique, véritable roman métaphysique de Joseph Conrad est une sorte de confession: un voyage en Afrique devient vite une descente aux enfers. L’éloignement progressif de la civilisation et l’enfoncement dans le coeur de la jungle se transforment en un voyage initiatique vers l’Origine.
6 – La Violoncelliste. Cette mélodie, construite sur les accords de Blues for Alice de Charlie Parker, aurait très bien pu s’intituler Blues for Laurence.
7 – 10 avril 2010. Ce jour-là, la Pologne a été décapitée. Le Président Lech Kaczynski et de nombreux hauts dignitaires du pays ont disparu dans un accident d’avion en terre russe. Par un concours de circonstances incroyables, ces représentants du peuple polonais allaient, pour la première fois, se recueillir à Katyn où 22 000 polonais, élite du pays, avaient été assasinés par les soviétiques en 1940.
8 – Struggle for life. Ce titre anglais a sa raison d’être. Ce thème est dédié a deux immenses artistes – le pianiste concertiste Georges Pludermacher et le violoniste chef d’orchestre Joseph Swensen – Tous deux sont venus un soir chez moi et nous avons improvisé en trio sur cette mélodie que j’avais composée le matin même en leur honneur.
9 – L’Etrange machiniste. Les autobus parisiens des années 50 avaient un charme fou avec leur plateforme sur laquelle on sautait au dernier moment, alors que le bus avait déjà démarré ! Le 66 partait de la place de la Bastille et dévalait ensuite une rue en pente à toute vitesse.. Cette course folle est restée gravée dans ma mémoire.
10 – Tout cela avait bien un sens… Ces paroles ont été prononcées par ma mère quelques jours avant sa mort. Elles m’ont laissé non seulement une émotion et un souvenir que l’on peut imaginer, mais aussi et surtout une saisissante vision du monde de la part d’une femme qui avait beaucoup souffert.
11 – Le portrait de Laura. Film policier d’Otto Preminger, Laura est le prénom d’une femme belle et mystérieuse. Son portrait, accroché dans un salon , séduit le policier chargé d’enquêter sur sa mort. Et c’est le regard de cette homme porté sur cette peinture qui m’a inspiré ce thème.
12 – Le carnet inachevé. C’est à la suite des remarques musicales de Georges Pludermacher que j’ai composé cette pièce, titre de l’album. D’abord destinée au trio, j’ai opté pour une version piano seul, en la jouant moi-même à l’instrument.
13 – Immobile en son détachement. Ces mots de Maître Eckhart illustrent à eux seuls, par delà les siècles, l’attitude de nombreux philosophes et mystiques vis-à-vis de la vie.
14 – L’inscription effacée. Nous avons tous vu des inscriptions effacées par le temps. Elles m’ont toujours marqué d’une impression étrange: on laisse une trace et, quoiqu’il arrive, inexorable, le temps fait son oeuvre…
15 – Mother of Earl. J’ai tenu à conclure cet album par ce beau thème composé par Earl Zindars qui – et je ne me l’explique pas – n’a été que très rarement joué.