Une Histoire de la Batterie de Jazz – Tome 3

Total-Tome-3 Préface

C’est à un méli-mélo radiophonique ainsi qu’à la recherche effrénée d’un disque d’Erroll Garner que je dois la chance d’avoir connu Georges Paczynski en personne. Depuis longtemps déjà, sa voix m’était connue et devenue familière. Quand à Black and Blue, il n’était pas aux côtés de l’admirable Alain Gerber, ses commentaires sincères, érudits et passionnés me manquaient. Pimentées d’anecdotes amusantes ou poignantes, ses analyses des morceaux même les plus célèbres enrichissaient d’un relief émotionnel nouveau mes perceptions graduellement atténuées par l’habitude. Vint l’occasion d’une émission publique. J’y retrouvais Alain Gerber (avec, éventuellement, la perspective de résoudre mon problème Garner grâce à lui) et je pouvais surtout y voir et y écouter Georges, le musicien. Peu de paroles, beaucoup de musique! Ricardo Del Fra et lui m’ont pétrifié d’admiration. J’étais stupéfait des ressources qu’ils surent exploiter, transcendants d’ingéniosité, de délicatesse, de sensibilité, de virtuosité, pour faire chanter leur coeur. Et quand timidement je m’approchai pour féliciter Georges, je reçus le merveilleux accueil d’un homme chaleureux, enthousiaste et heureux de son propre enthousiasme. J’ai tout de suite soupçonné l’importance que prendrait pour moi cette rencontre. Lorsque Georges me fit l’honneur de me manifester son amitié, cela se confirma. Depuis lors, à mon grand bénéfice, sa débordante générosité, son talent pédagogique et la stimulante profondeur de ses livres me confortent dans la foi et l’espoir de réaliser un vieux rêve: jouer jazz. Play, piano, play!

                                                                                                      Georges Pludermacher  (Juin 2005)

La Presse 

  • Les Cahiers du jazz  (n°3 – 2006)

Les deux premiers opus avaient été salués par la presse et récompensés par le Prix Charles Delaunay de l’Académie du Jazz. Le sous-titre de ce troisième volume est clair : “ Elvin Jones, Tony Williams, Jack DeJohnette : les racines de la modernité “. L’auteur nous entraîne dans un voyage musical, au cours duquel nous croisons Sonny Rollins, John Coltrane, Jackie McLean, Miles Davis, Charles Lloyd, Keith Jarrett, et bien d’autres musiciens qui ont contribué à l’épanouissement du talent de nos trois héros. Et de la musique, il y en a. Paczynski sait nous la faire entendre dans les commentaires de chaque relevé (il y en a plus de 300), ainsi que dans la narration enflammée de l’histoire de ces trois Grands. Les morceaux analysés, sont pour la plupart ceux qui ont fait qu’ Elvin, Tony et Jack, resteront chacun comme des inventeurs, instrumentalement en tout cas. Au cours de ce périple, nous avons droit à quelques morceaux de bravoure tels que l’analyse des 8/8 d’Elvin Jones sur la version du standard Softly as in a Morning Sunrise, enregistrée par le trio de Sonny Rollins en 1957, au Village Vanguard, la narration commentée du fameux concert du trio de Bill Evans au Festival de Montreux en 1968 avec Jack DeJohnette, et surtout le compte rendu que l’auteur nous fait du concert au Philharmonic Hall de New York (12 février 1964), dont est issu l’album “ Four & More “ du quintette de Miles Davis, au sein duquel se trouve le jeune Tony Williams. Non seulement, comme à son habitude, Paczynski en fait une analyse musicale méticuleuse, mais sa manière de nous conter le concert est aussi passionnée que passionnante. Reste que, même si parfois l’analyse est poussée au point que peut-être, seuls ceux qui l’ont également faite (au moins en partie) la suivront, une des utilités principales d’un tel ouvrage, précis et documenté comme jamais concernant notre instrument, réside dans le fait qu’il éveillera forcément l’acuité auditive des lecteurs et leur façon d’écouter la batterie et la musique dans son ensemble. En ces temps où le nombre et la diversité des informations disponibles poussent l’auditeur à n’appréhender que la surface des choses, tout ce qui aide à faire prendre conscience que l’on ne doit pas subir ce que l’on entend mais être un auditeur actif, tout cela est vital pour l’avenir de cette musique sous toutes ses formes. Une Histoire de la batterie de jazz – Tome 3 est donc d’utilité publique.

                                                                                                      Simon Goubert 

 

  • SEFRONIA  (30/11/2005)

L’auteur assume un parti pris audacieux que l’on pourrait contester : il consacre en effet le dernier volet de sa trilogie aux seules figures, effectivement exceptionnelles, d’Elvin Jones, Tony Wiliams et Jack DeJohnette. Il propose une analyse extrêmement précise et érudite du parcours et de l’oeuvre des trois artistes sans lesquels l’évolution de l’instrument ne saurait se comprendre. Une histoire donc subjective et orientée du batteur-écrivain qui renvoie le lecteur à l’écoute passionnée et documentée de ces maîtres du jazz. Un travail très soigné : de nombreuses transcriptions, des analyses musicologiques et commentaire hyper pointus, une très intéressante annexe sur l’évolution du set de batterie, une bibliographie abondante et un index minutieux. On retrouve le souci du détail, une des marques de fabrique de la maison d’édition Outre Mesure.

                                                                                                        Sophie Chambon

 

  • US Magazine  (n°628 – 10 Nov. 2005)

Le jazz comme passion du temps. Georges Paczynski est batteur. Et enseignant. Il s’est lancé dans une tâche grandiose et folle, de cette folie qui attire la sympathie, écrire une histoire de la batterie de jazz. Ce projet vient de trouver son aboutissement par la publication du tome 3. Les deux premiers nous entraînaient dans notre passé alors que celui-ci, que tout le monde attendait, porte sur notre présent à travers trois figures révolutionnaires, Elvin Jones, Tony Williams, et Jack DeJohnette. Il multiplie les relevés pour à la fois indiquer la filiation de ces batteurs avec leurs aînés et leurs conceptions originales. La partition ne donne qu’une indication de la manière de jouer. L’écoute est nécessaire pour percevoir l’illusion auditive. L’auditeur entend ce que le musicien ne joue pas. Le swing est l’aboutissement de ce fossé entre l’écrit et l’oral posant la question d’une théorie de l’esthétique devant intégrer l’oralité, l’écoute permettant une autre forme de transmission. Les batteurs et les musiciens trouveront largement de quoi s’alimenter, les autres trouveront là de quoi écouter différemment la musique comme de s’interroger sur notre époque privée de révolution esthétique.

                                                                                                        Nicolas Béniès